Petite fille, je ne t’oublierai JAMAIS !

Cette nuit, j’ai rêvé de toi, Petite fille.

Les larmes aux yeux, je pense à la triste histoire que tu m’as confiée.  

L’an dernier, la nuit de Noël, tu es née dans un petit village au pied du Kilimandjaro.

Ta mère, fille de parents très pauvres, est tombée  enceinte sans le vouloir. Elle ne connaissait même pas le nom de ton père.

Le dernier jour de l’année, quelques jours à peine après ta naissance, ta grand-mère vous a rendu visite dans votre hutte et tu as senti monter l’angoisse de ta mère.

Ta maman t’a serrée très fort dans ses bras. Elle aurait voulu te protéger mais elle était impuissante face au pouvoir de la vieille femme. A travers tes cris désespérés, ta mère a ressenti la douleur indicible qui t’était infligée.

Ta plaie saignait de plus en plus, si bien que ta mère, en état de choc, t’a transportée à pied jusqu’à l’hôpital le plus proche – une marche de deux heures !

Pendant le trajet, Petite fille, tu as perdu tout ton sang dans les bras de ta mère éplorée. Les médecins n’ont pas pu te sauver et n’ont fait que constater ton décès.

Comme la plupart des filles en Afrique, ta mère n’est jamais allée à l’école, ni d’ailleurs aucun autre membre de ta famille.

Toutes ces femmes et ces filles qui n’ont jamais eu la chance d’être scolarisées, sont soumises à une extrême pression de la part des membres plus âgés de leur famille ainsi que des gens du village qui, malgré toutes les campagnes menées, refusent d’abandonner des rituels aussi abominables que la Mutilation Génitale Féminine.

Petite fille, tu n’avais même pas reçu un nom quand tu nous as quittés, frêle martyre anonyme. Tu es morte victime d’un crime horrible et insensé contre l’humanité.

Tu habiteras toujours mes pensées. Aujourd’hui, c’est la Journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines : je pense à toi très fort et j’allume une bougie qui va rester allumée toute la journée dans ma maison, pour que mes enfants et moi nous souvenions de TOI.

Je te promets que je ne t’oublierai jamais, Petite fille, et que je n’abandonnerai jamais la lutte contre la MGF !

Tendrement, Waris Dirie

P.S : En ce jour bien particulier, si vous voulez sauver une petite fille de ce destin barbare, soutenez notre projet de parrainage avec un don

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