La fête des mères est très spéciale pour Waris Dirie. Ses sentiments se déchainent, ses pensées tournent en rond. Douleur, souffrance, souvenir mais surtout ce désir de pouvoir oublier...
"On me demande sans cesse si je ressens de la haine envers ma mère parce qu'elle m'a fait subir cette cruelle excision à l'âge de cinq ans. La vérité, c'est qu'on ne se remet jamais tout à fait d'une expérience aussi terrible. Mais je n'ai jamais ressenti de haine. C'était plutôt de la colère. La colère contre ma mère parce que c'est elle qui m'a tenue quand c'est arrivé. Je ne pouvais pas comprendre ses arguments et accepter que cette terrible torture infligée à une petite fille, était comme elle l'a dit : la volonté d'Allah. Comment un dieu bienfaisant peut-il faire souffrir une fille comme ça ? J'ai eu de longues et très violentes discussions avec ma mère. Au début, elle ne voulait tout simplement pas comprendre que la mutilation génitale féminine est un crime contre les petites filles. Elle m'a expliqué que notre religion l'exige pour que les femmes restent pures, fidèles et bonnes épouses. Maman, je t'ai pardonné il y a bien longtemps. Et nous savons tous que le pardon est l'acte d'amour le plus fort. Et seul l'amour unit les gens et les rend bons les uns pour les autres. Je suis fière que tu aies changé d'avis et que tu te battes aujourd'hui à mes côtés contre cette pratique cruelle. C'est l'un de mes plus beaux succès. Je t’en remercie. Maman, je t'aime très fort."
Love & Peace,
Waris